Assise sur les marches des escaliers.

Elyon montait charques marches, une à une avec un air acablée, écrasée par le poid de son sac après une journée arasante de cours à n'en plus finir. Mais tout serait presque allé pour le mieux, jusqu'au moment où elle entra en cours d'histoire de la magie avec Prudence et Alan. C'est bien simple, à la fin du cours Elyon n'avait plus qu'une envie : se pendre. Elle était déjà déprimée comme cela mais alors là, c'en était trop. La goute d'eau qui fait déborder la cruche. Ou le vase, qu'importe. Maintenant, elle et ses amis devaient aller manger, mais Elyon avait prétexté un mal de ventre terrible pour ne pas avoir à regarder toute cette nouriture. Depuis la fin de l'année dernière, Elyon n'arrivait que très moyennement à dormir et manger. Et a chaque fois que quelqu'un parlait de nouriture, elle avait un haut-le-coeur. Prudence lui avait conseillé d'aller se coucher et bien évidement, Elyon avait sauté sur l'occasion. Mais elle avait bien vu le regard de Prue, un regard qui disait quelque chose comme "je sais que tu mens, tu n'arrive toujours pas à dire ce que tu ressent !" Elle lui avait d'ailleurs dit la même chose lorsqu'elle lui avait offert son "journal intime".
Elyon sentit ses forces l'abandonner et elle s'assit sur une marche, la tête dans ses mains. Une forte envie de pleurer la prit au moment où elle entendit quelqu'un qui s'approchait d'elle...

Le jeune Serdaigle avait bien vu que sa meilleure amie n'allait vraiment pas bien. C'était bizarre, mais il savait très bien ressentir cela. Le fait qu'elle refuse de manger avec les autres lui avait suffit comme preuve. Il prétexta qu'il avait oublié un livre dans sa salle de classe pour courir rejoindre Elyon. Si bien qu'il arriva à sa portée tout essouflé.

Il s'assit silencieusement à ses côtés. Il savait pourquoi elle n'allait pas bien... cela n'arrivait pas à tout le monde de perdre aussi tragiquement son père ! Même si pour lui, ce serait différent... il serait à la limite de la joie si il apprenait que son père était mort. Il passa son bras par dessus les épaules d'Elyon.

"T'as vu ? Tu m'essoufle ! ... Allez, fais-moi un sourire. Je sais que c'est dur actuellement pour toi, mais il faut t'accrocher ! Au moins pour Prudence, pour Alan... et pis un peu pour moi aussi ! xD"

Lorsqu'elle sentit les bras de son amis autour de ses épaules, elle se blotit complètement contre lui et se laissa aller, exprimant sa peine comme elle ne l'avait jamais fait. Depuis la mort de son père, elle n'avait plus versé une seule larme et là, d'un seul coup, elle se mit à se vider complètement de son surplu d'eau. XD

Terry était un véritable ami, même si il était quelque peu collant. Elle ne lui en voulait pas outre mesure, c'était parfois rassurant, et au moins il montrait qu'il l'appréciait pour ce qu'elle est, chose qu'elle savait très bien apprécier à sa juste valeur. Elle réussit à articuler, après cinq bonnes minutes où elle c'était presque mouchée dans le tee-shirt de Terry :

"Je suis tellement malheureuse... heureusement que j'ai des amis comme Prudence, et comme toi ! Pour une fois, j'ai sû bien m'entourer... Je sais que vous vous faites du soucis pour moi, mais je ne sais pas encore comment exprimer ma peine... sa perte fut comme... comme si on enlevait une partie de moi-même."

Terry la prit totalement dans ses bras et sem it à la bercer doucement. Il la connaissait bien, elle montrait à tout le monde qu'elle pouvait être forte, qu'elle n'avait peur de rien et surtout, besoin de personne, alors qu'en fait, c'était une jeune fille très sensible qui avait besoin de se sentir aimer pour continuer.

Mais il comprenait bien ce qu'elle disait à propos de son père. Durant les vacances, il l'avait enmenée sur le chemin de traverse, histoire de faire quelques emplettes et de lui changer les idées. A un moment, ils ont croisés un couple avec une petite fille. Il supposa que ce charmant portait lui rappellait son père, il s'empressa de la serrer très fort dans ses bras. Vu son expression, Terry avait eut l'impression qu'elle allait fondre en larmes.

"Oui, je comprends, comme si on t'avais enlevé une partie de ton âme. Tu ne l'oubliras jamais complètement, et de toute façon, je sais que tu ne veux pas l'oublier, mais souviens-toi des bons moments passés avec lui, au fur et à mesure, la douleur sera moins forte, crois-moi !"